La cour des dames est une enclave publique créée à l’intérieur de la clôture du monastère. La volonté d’isolement des moines est marquée par un mur, limite franche que le visiteur franchit par une brèche pour accéder à la cour, espace ouvert et sobre, structuré comme un cloître (représentation symbolique du monastère), ceint d’un déambulatoire au long des bâtiments, qui distribue les espaces du visiteur : porterie, parloirs, réfectoire, chapelle, salle d’exposition, toilettes, ou refuge pour les vagabonds. L’accès des piétons n’étant pas axé directement sur la porterie, leur parcours est guidé à travers la cour par l’aménagement des parterres. 4 parterres révèlent ainsi la beauté des arbres et ordonnent la cour en 4 directions cardinales : de l’entrée vers la porterie, de la chapelle vers le jardin des familles. Leur cheminement s’articule au centre et révèle graduellement l’ensemble de la cour.
Le programme prévoyait la reconstruction d’un bâtiment destiné au logement des sans-abri, ainsi qu’une remise indépendante et un système d’accès à la cour de l’abbaye permettant de filtrer les voitures. L’ensemble est conçu dans un esprit de simplicité et de discrétion. Afin d’apporter une réponse optimale aux contraintes et exigences imposées par le maître d’ouvrage nous avons choisi de regrouper les fonctions derrière un mur formant un écran devant le mur de clôture actuel. Ainsi les divers éléments du programme sont hébergés dans l’espace entre-deux, disposés dans une série d’espaces distincts mais reliés par cet unique mur. On accède au bâtiment d’accueil et à la remise de part et d’autre de l’écran, tandis qu’un large passage s’ouvre dans le mur sur un patio gérant l’accès à la cour. Le portail – un pan de mur mobile – reste ouvert tout au long de la journée en position piéton, permettant un large accès fluide pour les piétons, alors que les voitures sont filtrées par ce dispositif discret.